Sorti chez Minuit en janvier 2020. Roman. 236 pages.
Malgré une apparence fantasque puisque le roman commence avec une catastrophe qui fait penser à un acte terroriste et se révèle tout autre, un art certain du délayage, Jean Echenoz réussit à merveille une parodie d’organisation politique.
Tous les ingrédients réunis, décrits avec humour, du détective privé minable, à l’enlèvement suspect qui laisse l’entourage indifférent, aux vigiles plus intéressés par leurs parties d’échec que par la surveillance qu’on exige d’eux, au chef de parti usé, fatigué, prédateur potentiel de jeunesse, à la précision systématique de l’élégance vestimentaire des protagonistes, aux affres de la F.P.I., Fédération Populaire Indépendante avec pour slogan « le goût du travail et le sens des valeurs », constituée d’opportunistes au goût du pouvoir exacerbé, tout rappelle l’un ou l’autre élément du paysage politique français, ce que l’auteur réfute fermement : fiction, fiction, fiction. Et rien d’autre !
Laissez-vous embarquer dans ce roman ironique particulièrement réussi jusqu’à la conclusion loufoque, à consonnance poétique qui ne l’est pas du tout, poétique, mais drôle, oui !