SI LA LITTÉRATURE DEVIENT PASSION, C’EST BIEN QUE TOUT EST DANS LES LIVRES !

Sorti en décembre 2018 chez Gallimard, Collection Du monde entier. Roman. 268 pages. Traduit de l’allemand par Bernard Lortholary. Titre original : Olga.

L’auteur. Bernhardt Schlink est né en Allemagne en 1944. Après des études universitaires de droit, il enseigne le droit public et la philosophie du droit à Bonn, Francfort puis Berlin. Il publie d’abord des romans policiers. Le premier, Brouillard sur Mannheim 1987. Le véritable succès arrive avec Le liseur, qui devient très vite un best-seller traduit dans de nombreuses langues et porté au cinéma en 2008. Après d’autres romans et des recueils de nouvelles, La femme de l’escalier (2014, Gallimard) est celui qui précède celui-ci, Olga.

Les cinq premières lignes : « Elle est facile à garder, elle aime avant tout se tenir debout et regarder autour d’elle ». La voisine chez qui la mère laissait sa fille n’avait pas voulu le croire, tout d’abord. Mais c’était vrai. La petite fille d’un an se tenait debout dans la cuisine et regardait une chose après l’autre, la table avec ses quatre chaises, le buffet, le fourneau avec, au-dessus… ».

EN DEUX MOTS
Une héroïne énigmatique, un héros épris de l’infinité du monde et du néant, une histoire amour insensée mais incroyablement belle… Ce roman à la plume élégante est bien plus fin qu’il y paraît ; il brosse un beau portrait de femme et comporte un suspense au long cours auquel on ne s’attend guère.

La première partie de l’histoire, le tiers environ du roman, couvre essentiellement l’enfance et la jeunesse des deux personnages, Olga et Herbert. Olga, d’origine moins que modeste, perd ses parents très jeune et c’est sa grand-mère qui la prend en charge. Sans l’aimer et sans en être aimée. Elles vivent dans un petit village allemand isolé de Silésie. Olga y rencontre Herbert et sa sœur Victoria, qui habitent dans la maison de maître du village et dont le père est un industriel fortuné. Malgré leurs différences de classe sociale, le courant passe entre les trois enfants qui ne tardent pas à former un trio inséparable. Olga et Herbert tombent amoureux et deviennent amants bien plus tard. Ce qui n’est pas du goût de la famille d’Herbert, Victoria incluse qui veille au patrimoine familial. Herbert ne trouve pas d’autre échappatoire que… la fuite. Il enchaîne les voyages, et les guerres. Jusqu’au jour où il ne rentre pas d’une expédition à risque dans le Grand Nord-Est.
Puis, en quelques pages, la vie d’Olga défile en mode rapide, quasi précipité : les voyages d’Herbert, les guerres et les attentes d’Olga, sa longue carrière d’institutrice après la mort supposée d’Herbert. Le jeune Eik, l’enfant d’une voisine qu’elle éduque comme son fils. Et la fin de sa vie. Lorsque la guerre arrive chez elle en 1945, Olga, devenue sourde du jour au lendemain, quitte la Silésie pour s’installer avec d’autres réfugiés dans une autre région. Douée pour la couture, elle se constitue une clientèle de particuliers et consacre son temps libre à la lecture et au cinéma (en lisant sur les lèvres des acteurs). L’histoire et la politique l’intéressent, elle se tient au courant de tout.

Voilà. Après ces informations d’ordre général résumées en un court chapitre, changement de partie et de narrateur. De quoi rester sur sa faim car l’on devine derrière la description d’Olga et ses réactions qu’elle est une (très) belle personne et l’on aimerait bien en savoir davantage. L’histoire à proprement parler semble terminée et je me suis demandé ce que l’auteur allait nous dire ou plutôt nous raconter de plus.
Et je n’ai pas été déçue. Après les faits, leur analyse. Le nouveau narrateur, qui, lui, s’exprime à la première personne et deviendra un personnage à part entière avec un rôle important jusqu’à la fin, est le fils d’une des clientes d’Olga. Petit à petit, Olga s’attache à lui et à mesure qu’il grandit – c’est un enfant quand elle entre dans la famille –, lui confie des réflexions et des événements de sa vie de plus en plus personnels. Lui aime l’entendre raconter et même si elle ne l’entend pas, il se débrouille toujours pour se faire comprendre quand il veut en savoir plus. Des liens d’amitié se tissent entre Olga et celui dont nous n’apprendrons le prénom qu’à la toute fin : Ferdinand.

Tout s’éclaire enfin pour nous. Tout ce qui avait été éludé (et un peu frustrant) s’explique quand Olga raconte à Ferdinand ce qu’elle n’a jamais dit. Pas même à Herbert. Et puis, grâce à une construction extrêmement habile et maîtrisée, pendant que les mystères de sa vie se délitent, pendant qu’elle nous livre enfin ses pensées, ses réflexions (d’une grande pertinence) et ses sentiments, un autre mystère se noue. Que je me garderai bien d’effleurer…

La troisième partie, la dernière, est épistolaire et source pour le lecteur d’une émotion qui va crescendo, mêlée d’une compréhension totale de l’intrigue. Je n’ajouterai rien là non plus.

Côté style, c’est de la belle littérature. L’écriture est claire, élégante, bien traduite (pour ce que peut en juger une lectrice française qui ne parle pas un mot d’allemand), les dialogues sont vifs, riches et intelligents. Mais c’est la construction futée du roman qui frappe le plus dans le « contenant » de l’histoire. Elle mène le lecteur vers une conclusion surprenante sans qu’il s’y attende le moins du monde, apportant un intérêt supplémentaire s’il en était besoin. A noter aussi que le sujet change de personne : le narrateur n’est l’auteur que dans la première partie. Dans sa forme, le roman n’est pas seulement de belle facture mais totalement abouti. Et la satisfaction garantie pour le lecteur.

Mon regard sur le livre. Je l’ai aimé sans réserve aucune ; et de plus en plus car l’histoire et les personnages se découvrent littéralement au fil des pages. Olga tout d’abord m’a captivée ; jeune fille (puis femme) bourrée de contradictions, c’est un personnage romanesque surprenant et de plus en plus attachant. On sent d’emblée qu’elle n’est pas seulement ce que l’auteur nous en dit dans la première partie. Le portrait est incomplet. À mesure que se tournent les pages et passent les années, grâce à la survenue du troisième personnage essentiel qui devient son confident dans la seconde partie, elle dévoile une autre facette. La nouvelle Olga que nous découvrons se révèle à la fois plus fragile, plus réaliste, plus chaleureuse et plus rebelle. Bien plus subtile aussi. De quoi laisser le lecteur interdit et très ému après avoir peut-être trouvé le début de l’histoire et les personnages un peu froids. Cette lecture est de celle qui se méritent ; plus Olga avance en âge, plus son portrait s’affine, plus nous la comprenons et l’aimons.

Herbert, lui, est taillé à l’emporte-pièce et reste le même de bout en bout. Bien que d’origine aisée, il n’a que faire des souhaits et des projets de mariage que ses parents ont pour lui. Il est réellement amoureux d’Olga et ne veut entendre parler d’aucune autre dans sa vie. Las, son amour pour Olga passe loin derrière sa passion des voyages au long cours, l’attrait de l’inconnu, des contrées lointaines et celle, surtout de l’infini qu’il cherche en tout lieu, dans le désert de sable ou celui de la glace, les deux extrêmes. S’il faut en passer par la guerre pour voyager loin, il fera la guerre. Et quand il comprendra que jamais il ne pourra épouser son amour d’enfance, il partira dans l’infiniment grand et blanc, en direction du Pôle Nord. Je dois dire que j’ai trouvé cet homme égoïste et peu charismatique, tout le contraire de celle qu’il aime. Mais comme dit Olga : « Les qualités n’y font rien, c’est l’amour qui décide ».

Derrière l’histoire du couple, si l’on peut parler d’un « couple » formé par Olga et Herbert, se profile un siècle de l’histoire de l’Allemagne, avec les épisodes capitaux que furent les deux guerres mondiales. Et comme les points de vue sur la guerre des deux protagonistes sont radicalement divergents, le sujet et la réflexion sont d’autant plus approfondie. La guerre, Herbert la fait : en tant qu’Allemand bien-né, il trouve naturel et légitime de la faire, il croit à la supériorité des Blancs en général et des Allemands en particulier sur les autres races. Dans les récits qu’il fait à Olga de ses voyages et de ses guerres, il élude bien des sujets qui pourraient fâcher et ils sont nombreux car il l’aime et surtout parce qu’il la connaît bien. Tandis qu’Olga, si elle évite d’y faire trop d’allusion elle aussi par amour, réprouve totalement la guerre et ne comprend pas les volontés d’expansionnisme et de domination allemandes, définitivement concrétisées et exprimées par Bismarck selon elle.

Les sujets historiques, même s’ils peuvent sembler trop courts car l’histoire s’écoule sur une longue durée, sont extrêmement intéressants et apportent un éclairage supplémentaire sur la colonisation avec un épisode (un génocide) passé sous silence dans les livres d’histoire, pour ce que j’en ai retenu en tout cas… Cet épisode mérite un aparté.


APARTÉ HISTORIQUE
Depuis le début du XIXe siècle les pays d’Europe ont colonisé l’Afrique. L’Asie et l’Amérique n’ont pas été oubliées… Mais l’Afrique devient une priorité à la fin du siècle, principalement pour les Allemands, jusque-là peu concernés par le continent noir. Avec Bismarck, l’Allemagne se sent à l’étroit dans ses frontières et devient de plus en plus expansionniste.
Entre novembre 1884 et février 1885 a lieu la Conférence de Berlin qui réunit, sous l’égide de Bismarck, quatorze nations dont douze européennes (notre beau pays de liberté la France, en fait partie). La Belgique, représentée par son roi Léopold II, s’y taille une part de roi. À la fin de cette conférence, toutes les terres africaines, leurs richesses ont été « partagées, réparties, distribuées » entre les états européens, avec leurs habitants. Les raisons officielles sont les mêmes que celles de la colonisation à son origine : maintenir l’ordre et la paix entre les différentes tribus, placer le ou les pays annexés sous protectorat du pays annexant et, surtout apporter les lumières de la civilisation au continent africain. Comme dans les colonies plus anciennes d’Amérique et d’Asie, il s’agit en égalité d’amener les Noirs à ressembler aux Blancs par le biais de la civilisation et de la religion et bien d’autres moyens peu glorieu ; notamment en appliquant le principe de la division : loin de jouer la pacification, les Européens divisent les ethnies et les mènent à des guerres civiles, tout en leur promettant l’indépendance. Et si cela ne fonctionne vraiment pas, la solution qui reste est de les expulser de leur pays, en les exterminant par exemple.
C’est ce qu’ont fait les Allemands en Afrique australe, devenue depuis la Namibie. Après une guerre d’usure contre les deux ethnies, la terrible bataille de Waterberg en 1904 fut le début d’une extermination massive des Hereros et des Namas en Afrique australe, sur ordre de l’Empire. Etalés après Waterberg jusqu’en 1907, ces massacres furent qualifiés de premier génocide commis par l’Allemagne au XXe siècle, notamment en raison de l’enfermement dans des camps de concentration des derniers survivants, sous-alimentés et réduits à l’esclavage et sur lesquels étaient pratiquées des expériences médicales.
Aujourd’hui encore, malgré des excuses publiques de l’Allemagne en 2016, les colons sont toujours là, les terres n’ont pas été rendues à leurs vrais propriétaires, les Namibiens ont l’obligation de demander un droit de passage aux Blancs pour se déplacer dans leur pays et des milliers d’Allemands viennent passer leurs congés en famille chez leurs « ancêtres ». Ils profitent de la chaleur qu’ils n’ont pas chez eux et des safaris qui leur sont réservés sur le sol africain…
Pour autant, cette histoire de la Namibie, si dure qu’elle eût été, est finalement peu différente de celle de tous les autres pays d’Afrique. Et la colonisation par les Blancs des humains de toutes autres couleurs est d’autant plus inacceptable que ces mêmes Noirs, Jaunes ou Rouges ont combattu aux côtés des Européens, en première ligne pour le coup, pendant les deux guerres mondiales ; ils sont morts par millions pour des pays et des enjeux qu’ils ne connaissaient pas…

Enfin, j’ai beaucoup aimé la troisième et dernière partie, totalement épistolaire. Des lettres, toutes d’Olga, retrouvées en poste restante des décennies plus tard. Des lettres cependant qui nous éclairent, au moins autant que ses propos et que ses confidences à son ami, sur la personnalité d’Olga. Le fait qu’Olga écrive régulièrement et ne reçoive jamais de réponse d’Herbert transforme ce courrier en une sorte de journal intime dans lequel Olga peut se laisser aller plus aisément que si elle savait recevoir une réponse. Ces lettres nous montrent une Olga différente de celle que l’on a vue vivre sa vie (et un peu son amour) dans la première partie et même de ce qu’elle raconte, elle, à son ami Ferdinand.
Sans trop en dévoiler, je puis dire que sa vie n’a été qu’une longue suite de frustrations : dès l’enfance avec la mort de ses parents et plus encore à l’adolescence quand elle n’a pu faute d’argent, faire les hautes études auxquelles ses capacités intellectuelles la destinaient et a dû se « contenter » du métier d’institutrice, qu’elle a cependant exercé avec plaisir et rigueur. Le départ définitif d’Herbert, sa plus grande frustration en tant que femme amoureuse qui n’a jamais été dupe de ses intentions sans jamais cesser de l’aimer et l’attendre puis, les années passant, de seulement espérer son retour.
Une femme lucide, rebelle qui, comme beaucoup d’autres à l’époque en Allemagne (mais pas seulement, la condition des femmes n’étant une priorité nulle part) n’avaient pas foncièrement les moyens de l’être et vivaient dans l’ombre des hommes tout en travaillant dur. Ses lettres (la première est édifiante de colère) ont servi d’exutoire à sa colère envers Herbert, la lâcheté masculine et les hommes politiques qui dirigeaient l’Allemagne. Elle y écrit tout ce qu’elle n’a pu ou voulu lui dire, même sous une forme allusive…

Je dirai pour finir qu’Olga est un bien beau livre pour son personnage féminin qui finit par nous bouleverser dans les dernières lettres (j’avoue que j’aurais bien aimé avoir écrit quelques-unes de ces lettres ou, mieux encore, les avoir reçues !) et dont les dernières pages se lisent les larmes aux yeux. Mais Olga et ceux qui l’entourent ne sont pas le seul attrait du roman. Son contexte historique est toujours passionnant même si c’est l’état de guerre qui prédomine en ce siècle. Il nous donne à découvrir ou redécouvrir de terribles exactions dont il est peu question dans les livres d’histoire… Par l’intermédiaire d’Olga, l’auteur lance des piques à l’Allemagne colonialiste et guerrière, en particulier à Bismarck, aux peuples belligérants– allemands mais également européens ; à la guerre, à ses atrocités, à son absurdité, comme l’écrit Olga : « … Des enfants qui se rendent compte que le monde déraille, que les victoires n’apportent pas la paix, que la mort au sein de nos familles est chez elle comme une marraine, et que patrie, mort en héros, honneur et loyauté ne sont que de vains mots ».
Une grande réussite et un coup de cœur en ce qui me concerne. Pour écrire ces pages, il m’a fallu le relire en diagonale car ma lecture date d’un mois. Eh bien, c’est en totalité que je l’ai relu. Et apprécié davantage, notamment l’élégance de l’écriture et l’émotion qui se dégage des propos et d’Olga et de son histoire ; dont le retournement final est surprenant et bienvenu.

QUELQUES BELLES (OU JUSTES) PAROLES

La quête infinie de l’infini pour Herbert : « Je veux savoir si l’infini a un sens pour les humains finis dans une vie finie. A moins que Dieu et l’infini, ce soit la même chose ».
Et beaucoup plus loin, du point de vue d’Olga : « L’enchantement du lointain, la vastitude du désert et de l’Arctique, ton désir de n’importe où et de nulle part, tes fantasmes coloniaux – quels rêves chimériques ! Je sais, tu n’es pas le seul à en faire. Pas une semaine sans que je lise qu’on exalte l’avenir de l’Allemagne sur les mers et en Afrique et en Asie, la valeur de nos colonies, la force de notre flotte et de notre armée, la grandeur de l’Allemagne, comme si nous avions grandi au point que notre pays serait devenu trop petit, comme un vêtement, et qu’il nous fallait la taille au-dessus. (…) Tu étais amoureux du vide et, plus tard, tu t’es mis à causer de plantations, d’usines et de mines dans le désert, et du Passage du Nord-Esttu as déguisé ton amour du vide comme les politiciens et les journaux travestissent leur amour du vide en objectifs économiques et militaires ».

Sur l’importance des hautes études et la difficulté pour une jeune fille « mal-née » d’en faire :« Elle me parla de son désir d’être admise à l’école supérieure de filles, du fait que d’abord elle n’en avait pas eu le droit et qu’elle avait dû travailler dur toute seule. Apprendre, c’était un privilège. Ne pas apprendre quand on en avait la possibilité, c’était se montrer bête, enfant gâté, prétentieux ».

Sur l’évolution technologique, une réflexion juste mais qui prête à sourire aujourd’hui :
« Nous étions plus patients que vous autres. Beaucoup de couples, à l’époque, étaient séparés pendant des mois et des années, et se trouvaient réunis pour peu de temps seulement. Nous étions forcés d’apprendre à attendre. Aujourd’hui, vous téléphonez, vous prenez le train, la voiture, l’avion, et vous pensez que l’autre est à votre disposition. En amour, l’autre n’est jamais à disposition ».

Une pensée d’Olga sur la mort et la peur qu’elle engendre : « Je lui demandai si les âmes qui avaient vécu ainsi migraient, après la mort, dans une vie nouvelle. Elle haussa les épaules. L’idée d’une métempsychose était censée ôter à l’homme la peur de la mort. Mais on n’avait pas peur de la mort une fois qu’on avait compris cette vérité de l’égalité.

Dans une lettre à Herbert, Olga parle de sa vie de femme seule en période trouble : « Parfois j’en rêve. Je rêve que tu reviens et que tu me demandes tout ce que tu ne m’as jamais demandé : comment j’aimerais vivre, si je préférerais faire autre chose que d’enseigner à des enfants qui ne veulent pas apprendre, et alors ce que ce serait, ce que j’aimerais connaître du monde, où j’aimerais partir en voyage et où je voudrais vivre, et comment tu pourrais m’aider pour tout ça. ».

LE GRAIN DE SEL DE CUNEGONDE
Au moment de poster cette chronique, je reçois celle de Cunégonde. La voici.
Née en Silésie, dans un quartier pauvre, Olga, orpheline, va vivre chez sa grand-mère maternelle très distante, en Poméranie. Avide d’apprendre, elle se lie d’amitié avec Herbert, qui ne marche pas mais court tout le temps.
Une traversée du siècle peu banale pour cette femme courageuse et tenace qui réfute les théories de grandeur de l’Allemagne dont elle rend Bismarck responsable, avec sa devise : « Nous, Allemands, craignons Dieu et sinon rien au monde », ce qui fait dire à l’auteur : « Les Allemands avaient tout voulu trop grand ». Herbert en est la représentation vivante, sinon la caricature.Une construction originale qui décrit bien la vie de couple en Allemagne, l’attente, la rigueur, le sérieux, la fatuité masculine. Un règlement de comptes, peut-être…
Je vous le recommande vivement car il
est extrêmement riche.

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