Eric Fottorino écrit tous azimuts. A la fois journaliste, documentariste, rédacteur en chef-fondateur (Le 1, America) et bientôt ancien Pdg du groupe Le Monde, et auteur talentueux de multiples romans, d’inspiration autobiographique pour certains, toujours empreints de poésie et de bienveillance, il se dit être en quête perpétuelle de sens. Et il l’est. J’aimerais avoir le temps de tous les lire car les quatre (ou cinq) que j’ai lus m’ont clouée. Celui-ci a reçu plusieurs prix littéraires.
L’histoire commence de nos jours, dans un Jura grandiose, par une très mauvaise nouvelle pour Brun Danthôme, soixante-seize ans, veuf depuis quinze ans : son médecin lui apprend qu’il est atteint d’un cancer incurable. Une leucémie sans doute causée par les pesticides qu’il utilise depuis toujours comme son père avant lui, un cancer qui lui laisse bien peu de temps.
Les signes avant-coureurs n’ont pas manqué mais Brun les a écartés, par peur de savoir sans doute, ou avec certitude, jusqu’à ce qu’il se décide à consulter après avoir vomi du sang en grande quantité.
Il décide de ne rien dire à son fils Mo, la trentaine solitaire, qui vit toujours avec lui et souhaite reprendre la ferme lorsqu’il ne pourra plus s’en occuper.
Le père et le fils partagent le travail, pas les idées. Aux Soulaillans, tous deux sont aussi durs à la tâche de jour et parfois de nuit. Brun s’occupe des cultures, Mo des bêtes, qu’il appelle par leur prénom, mais chacun gère ses journées en fonction des priorités générales, pour lesquelles ils travaillent de concert. Taiseux comme bien des paysans, ils n’ont pas besoin de parler beaucoup pour se comprendre.
Et ne pas se comprendre car leur vision et leurs méthodes de production sont totalement divergentes. Brun veut s’en tenir aux méthodes “traditionnelles” même s’il a conscience qu’elles sont en fin de course et que le changement est inéluctable. Il refuse le modernisme, qui attire son fils car il veut garder la ferme en la transformant totalement pour ne plus être tributaire des produits nocifs qu’il abhorre, des centrales d’achat et des promoteurs. Il a pour ça des projets plein la tête.
La maladie de Brun est le véritable commencement de la fin. Mais ce qui a sonné le glas des Soulaillans ancestraux, c’est un événement tragique qui s’est produit quelque temps plus tôt : la mort de Perceval, le cheval de Mo. Une mort horrible, décrite en détail dans une scène apocalyptique qui fait peine à lire et nous marque pour un sacré long moment. Mo, qui ne sait pas que son père est gravement malade, voit déjà en cet accident “le commencement de la fin”. La mort de Perceval, qu’il a reçu en cadeau à seize ans pour son entrée au lycée agricole et toujours considéré comme un membre de la famille, non comme un animal, a provoqué en lui un choc inoubliable.
Brun veut assurer l’avenir de son fils en sauvant les Souleillans de l’appétit féroce des coopératives et des banques qui les tiennent à la gorge.
Pensant bien faire, il souscrit, auprès d’un commercial installateur d’éoliennes particulièrement persuasif, un contrat pour trois spécimens ; et plus si affinités… N’osant le dire à Mo dont il connaît la proximité avec la nature, il laisse traîner le contrat sur le buffet de la salle à manger.
Très vite les choses tournent mal, les promesses sont mensongères, ce qui devait être un chantier rapide et peu envahissant s’avère l’exact contraire avec de véritables routes jalonnées de panneaux indicateurs en lieu et place “des sentiers élargis” et des bulldozers à l’œuvre quasiment nuit et jour, des centaines de tonnes de béton coulé, et les colosses transportés en plusieurs énormes morceaux vu leur taille. Devant ce déluge de métal et de béton qui défigurent et détruisent leur domaine, Brun regrette très vite sa décision et Mo ne décolère pas.
Au tiers des pages, poussé par la maladie, les dettes et la pression sur le monde agricole, très peu de temps après avoir signé ce contrat Brun révèle à son fils qu’il a un cancer. Cela les rapproche et ils se parlent enfin et comme jamais, de père à fils, de fils à père, d’homme à homme. Certains passages sont très émouvants, d’autres franchement poignants. S’il est vrai qu’au moment de mourir brusquement notre vie nous revient dans son intégralité en un instant, Brun voit sa mort venir lentement, des souvenirs longs et désordonnés lui reviennent constamment et il en fait le soir le récit à son fils. Il “traverse et retraverse son âge”, lui racontant plusieurs générations de sa vie au passé, comme pour la retenir au présent. Mo apprend beaucoup de choses sur son père et ses ancêtres et réalise qu’il ne le connaît pas, notamment qu’il a été un véritable héros lors des premières manifestations de paysans, un simple détail sorti d’une vie de contraintes, de labeur permanent et de petits bonheurs.
Le chantier avance, la deuxième éolienne est montée, Brun décline, les galères continuent. Des bêtes et des oiseaux meurent sans raison. A bout, Mo finit par commettre un acte répréhensible. L’histoire poursuit son cours jusqu’à une fin que j’ai trouvée tout simplement sublime. Et inattendue.
Côté écriture, la plume d’Eric Fottorino est magistrale. Sa beauté nous transporte tout au long des pages et de l’histoire. Il nous décrit avec des mots follement beaux une nature grandiose en danger, que sa poésie omniprésente rend encore plus fragile à nos yeux. Vulnérable. Dégradée par l’homme et ses méthodes pour en tirer profit. Plus les choses sont dures, plus les mots sont beaux. Il transforme “simple” une vomissure de sang dans un évier en un tableau de peintre.
On le voit quand on le lit dans la presse ou dans ses romans, Eric Fottorino a une culture incommensurable, avec des connaissances sans bornes des milieux qu’il aborde, ici du milieu naturel : les oiseaux, les animaux, les plants de tous genres sont appelés par leur nom, la terre elle-même, à planter et à fouler, est déclinée à l’envi.
Beaucoup de pudeur aussi, entre le père et le fils, dans l’expression des sentiments, “une pudeur mêlée de dureté qui depuis toujours tenait à distance le moindre attendrissement”.
De magnifiques descriptions parsèment les pages. Quelques-unes figurent en fin de chronique mais j’aurais pu en citer combien d’autres…
Un regard sur le livre. Mohican est une grande et pure merveille, sa lecture un coup de cœur absolu. Même si certains auteurs du “noir” situent aujourd’hui leurs intrigues bien roulées en plein désert rural, en plein “terroir” il s’agit de romans noirs, de thrillers ou de polars, dont je suis friande au demeurant ; les romans contemporains exclusivement axés sur la “paysannerie”, l’agriculture et ceux qui la pratiquent, les agriculteurs, ne sont pas légion et le monde agricole, qui semble ne présenter aucun intérêt romanesque, est un monde oublié en littérature.
Nous suivons une exploitation agricole du Jura et les quatre personnages qui l’habitent : Brun et son fils Mo, les deux principaux, le frère de Brun, Isidore, profondément marqué à son retour de la guerre d’Algérie qui l’a laissé muet et plein de démons, toujours fidèle à sa famille dans le travail et les ennuis. Et Suzanne, sa femme, morte quinze années plus tôt d’un cancer. Vivants, mourant ou morte, ils nous parlent, ils se parlent, ils s’aiment et nous les aimons. Taiseux par nature et (manque de temps), ils expriment leur amour mutuel avec pudeur et respect. Suzanne, la grande “absente”, rend visite à Brun presque toutes les nuits depuis qu’il est malade et lui fait une sorte de leçon de “morale” qui n’est pas toujours pour lui plaire. Remplie d’amour pour lui et sa famille, s’appuyant sur les déboires de leur vie, elle a pressenti la dangerosité des produits qu’utilisait Brun sans aucune protection. Elle se souvient de tout.
Ces trois cents pages, d’une grande intensité, se lisent facilement malgré le style indirect prédominant, et sont remplies de mots, de phrases qui nous ravissent ou nous chavirent. Mohican est un roman bouleversant, qui fait mal parfois mais nous ouvre les yeux. Plusieurs scènes sont difficiles à lire.
Grâce à ses personnages inoubliables, Eric Fottorino, qui dans chacun de ses romans s’engage avec ferveur pour des causes justes, redonne aux travailleurs de la terre toutes les lettres de noblesse qu’ils méritent.
Loin des clichés et des idées reçues qui nous arrangent, il nous raconte les maux de la terre avec ses mots sortis du ciel. L’histoire d’une famille de paysans sur plusieurs générations, arrivée au terme de ce qui est supportable, et dans laquelle les relations humaines et familiales ont une place de choix.
Des thématiques à n’en plus finir sont abordées dans les pages, concernant le monde agricole et son évolution, sur lesquelles l’auteur est extrêmement documenté : les oiseaux, les plantes, les moyens de production, le travail de la terre à plusieurs époques ; les quotas (minima ou maxima) imposés par les coopératives et les chambres d’agriculture, quitte à les payer, toujours sous forme de subventions pour qu’ils ne produisent pas. Ainsi lisons-nous Brun, lucide, le rappeler à Suzanne lors d’une de ses apparitions :
“Souviens-toi, Suzanne. Nous avons été bien manipulés. D’abord il a fallu produire. Des tonnes de tout, des quintaux, des hectos. On aurait remué jusque sous le goudron si on les avait écoutés. On aurait coupé les arbres, on aurait même planté dans le creux des fossés. La force de la frappe céréalière, c’était notre bombe atomique, l’arme alimentaire, que sais-je encore.
(…) L’argent coulait à flots depuis Bruxelles. Puis un jour, les conseillers ont dit stop. Arrêtez de produire ! Rendez les champs à la nature que vous avez massacrée avec vos engins et vos engrais de malheur. Ayez la main verte et mettez vos terres au repos. Il fallait se tenir debout sur les freins, qu’on devait ronger, on a voulu nous tuer en plein élan. On a gelé nos terres. Et plus on les gelait, plus on touchait. Ils nous ont payé à ne rien faire, à ne rien produire, à mourir sur pied. Voilà ce qui est sorti de leur cervelle malade. Produire était devenu un gros mot”.
Et encore :
“Ils étaient de mèche avec les marchands de semences, d’herbicides et d’insecticides, et que sais-je encore, avec les marchands d’aliments, avec l’industrie et même avec les grandes surfaces, tu m’ôteras pas ça de l’idée. Ce petit monde a prospéré sur notre dos. Et nous, crédules comme pas deux, flattés d’être des entrepreneurs modernes et pas des péquenauds en gros sabots, on a gobé ces mirages”.
Mais le plus important peut-être ici, c’est l’amour des agriculteurs pour leurs terres, leurs bêtes, leurs cultures, leur travail. Brun nous dit, nous apprend même, une chose juste :
“Ce n’était d’ailleurs pas un métier. C’était bien plus que ça. Une façon de vivre sans autre maître que la course des saisons. C’était sa seule religion, le travail. Avant de cultiver la terre, l’homme ne travaillait pas. Il chassait, il cueillait, il allait et venait au hasard de sa condition d’errant. Le travail était né là, dans ces sillons de guingois que les premiers hommes avaient tracés tant bien que mal avec des cornes de cerf rougies au feu pour y jeter quelques graines sauvages enveloppée d’une fine pellicule d’argent. Brun le savait. Il l’avait lu dans la Grande Encyclopédie reliée pleine peau que Léonce avait achetée par correspondance avant la guerre”.
Car oui, chez les Danthôme, on lisait beaucoup. Et sur plusieurs générations. Mo a lu Virgile avec sa mère, moi non. Et vous ? On apprend beaucoup de choses dans les livres. C’est peut-être même en lisant que l’on apprend le plus. En lisant des romans, oui…
Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement ce roman dont la lecture ne peut que vous ravir.
LA PAYSANNERIE
Les mots paysans, ploucs, bouseux, péquenauds, cul-terreux, glaiseux, et j’en passe sont utilisés depuis toujours pour désigner des fermiers, des éleveurs, des arboriculteurs, des métayers, des céréaliers. Seuls peut-être les viticulteurs ne bénéficient pas de sobriquets péjoratifs, sans doute parce que la vigne est un produit noble et que la cultiver est quand même plus distingué qu’élever des cochons… Le raisin se mange en dessert mais, surtout il se boit sous forme de vins et d’alcools forts. Et bien souvent les propriétaires de vignobles le sont aussi des châteaux… En cas de manifs, ils sont les premiers “servis” par les promesses des politiques… L’alcool est un lobby français, comme le tabac, et comme lui l’abus en est mortel, à ceci près que le tabac n’incite pas un homme à frapper sa femme. Ouh là là je vais m’en mettre, des gens à dos, là… J’assume. Le lobbying n’est pas propre.
Plus que cela : ces paysans ne sont souvent dans l’imagerie populaire citadine que des empêcheurs de tourner en rond avec leurs plaintes perpétuelles : la météo déjà : “le temps” ne leur convient jamais : trop sec et chaud ils se plaignent, trop humide et froid ils enragent, à croire que rien ne leur va, alors qu’il est de notoriété publique qu’ils se gavent avec les subventions de l’Etat. Non contents de râler, ils polluent la terre et contribuent largement au réchauffement climatique avec leurs produits dangereux, leurs élevages intensifs et les lisiers qu’ils produisent, ils nous agacent avec leurs barrages sur nos routes, provoquant des embouteillages monstres alors qu’on est pressés, avec leurs gros tracteurs qui déversent des immondices et des pneus à brûler devant les préfectures, avec leurs revendications, toujours les mêmes, comme si tous les autres Français n’avaient pas de problèmes…
Ce que l’on oublie de dire et de penser : un suicide par jour en France dans le monde paysan, des horaires insensés sans congés aucuns ni dimanches, au mieux un salaire inférieur au SMIC pour la famille, au pire, rien et la peur des années “sans”, une concurrence internationale les obligeant à produire toujours plus, une obligation à partir des années 60 à utiliser les produits phytosanitaires sans aucune protection préconisée, et c’est ce qui les tue aujourd’hui et depuis bien longtemps. Qu’il est évident que la météo est le premier facteur de bonne ou mauvaise saison car une pluie d’orage ne compensera pas une période de sécheresse, un coup de gel sur des fleurs de fruitiers signera une récolte nulle ou minime, des prix qui feront hurler les consommateurs. ET ce sont eux qui nous nourrissent nom d’un potimarron et se font manipuler par les coopératives et les grandes enseignes de distribution qui, elles, se gavent sur leur dos (au sens propre car le dos leur fait mal à tous ces agriculteurs…).
Alors, oui, les paysans on en parle à des moments cruciaux, quand les gouvernements sont acculés, surtout juste avant le Salon de l’Agriculture de Paris où il fait bon frayer les allées et serrer les paluches quand on est Président ; on leur promet la lune et ne leur donne rien ; quand les ronds-points se colorent de jaune avec force tracteurs et barbecues, là encore des promesses et puis rien. Un peu comme les profs et le monde médical, mais les agriculteurs ne paient pas leurs factures et sont souvent surendettés.
Alors, à quoi ça sert de lire ???!!! Ici, à rejeter les idées reçues, à considérer avec bienveillance une classe sociale ignorée voire méprisée. Celle qui pourtant remplit nos assiettes. A faire preuve de modestie devant eux : ils savent des choses que nous ignorons, ils aiment et respectent la nature bien plus qu’on ne le croit.
DES MOTS, DES MOTS, DES MOTS SI BEAUX
La condition des paysans, de tout temps pieds et poings liés aux caprices de la météo, critiqués et considérés comme jamais contents et se plaignant toujours malgré les aides gouvernementales :
“Son père avait redouté sa vie entière les caprices du ciel. Brun avait hérité de ses terres et de ses tourments. Trop d’eau, pas assez d’eau, trop froid, trop chaud, trop humide, trop sec, c’était le cycle infernal de leur usine sans toit. Brun puisant dans les bisons, il respirait à plein nez l’odeur âcre des produits, avec leur tête de mort sur l’étiquette et les modes d’emploi illisibles tellement ils étaient écrits petit dans un charabia à décourager un titulaire du certificat d’études”.
Les produits phytosanitaires des lobbies industriels :
“Je crois que tous ces produits que tu balances sur tes terres ont fini par te jouer un sale tour. On a connu plusieurs cas ces derniers mois. Des gars comme toi qui envoient de la chimie bras nus depuis qu’ils ont quatorze ans, sans combinaison ni rien, avec des gants déchirés ou pas de gants du tout, et des masques comme des passoires quand ils en mettent. A la longue, ça peut faire des dégâts. Certains sont touchés à la vessie, d’autres à la prostate, aux bronches et au cerveau. Toi c’est le sang”.
Et plus loin :
“Elle était là, la mort annoncée. Ah bien sûr, il ne s’était jamais occupé d’installer une cabine à son tracteur quand il aspergeait de chimie la tête de ses épis. mais qui l’avait mis en garde ? Le soir ça lui picotait les yeux et la gorge. Pendant des jours et des jours ses bras restaient jaune fluo, ça ne partait pas, rien à faire, il avait beau frotter récurer, le mal lui entrait dans la peau, dans les os. Il n’y trouvait rien à redire”.
La nature est encensée dans les pages, ce Jura vert toute l’année en particulier, région des cascades et des lacs est véritablement grandiose, j’atteste. Et l’on peut comprendre l’attachement des paysans à leurs terres qui les nourrissent tout en les éblouissant.
“Les Soulaillans c’était une manière de vivre, au pied des montagnes en pente douce et de leurs croupes gentiment galbées, dans un lacis de vallées et de plateaux empilés qui finissaient par aller chercher le ciel sans y penser”.
Son repos en hiver :
“Le soir, derrière les rideaux en vichy rouge, il contemplait le semis scintillant des étoiles. Au matin, il guettait dans le demi-jour naissant les perles de glace contre les branches dénudées des grands chênes, le soleil dans les flaques de givre, ses reflets incandescents. Les rafales de vent avaient nettoyé le ciel jusqu’aux plus hauts sommets du Jura, et c’était un recommencement du monde. Le silence de la nature l’emportait sur le chaos des hommes”.
Ou son réveil au printemps :
“C’est une journée comme Mo les aime. Une harmonie qui s’étire jusqu’au soir. Tout est à sa place et lui au milieu. Féérie de ce qu’il voit, respire, touche, goûte, écoute. Aucun bruit sinon ces cris couplés de bernaches survolant le refuge et semant dans l’air limpide leur plainte étrange proche de l’aboiement. Et aussi la chanson du vent dans les feuilles toutes neuves des noyers. Le vert de l’herbe, la couleur pain brûlé des toits, les liserons, les papillons – ces pétales volants que Brun n’a jamais appelé autrement que papillasses –, les jeunes lézards en patrouille sur les murs tièdes, des novices de l’année, verts devant mais la queue couleur feuille morte, le tintement impérieux des cloches dans la vallée, dont le battant joue l’Ave Maria, qu’il vente ou qu’il pleuve, par beau temps aussi. Le cœur des grenouilles, la danse bleue des libellules”.
Les reproches faits aux éoliennes et à leurs nuisances, rebaptisées pour ce qu’elles sont, des aérogénérateurs industriels”.
“Pollution esthétique, pollution sonore et lumineuse, risques pour la faune sauvage, migrateurs et oiseaux de nuit, repoussoir à touristes, moulin à maux de tête, eldorado pour promoteurs privés ; les griefs s’accumulent. Les enquêtes de terrain se multiplient, le progrès a soudain une sale tête”.
Une réponse
Quel sujet important et intéressant. Merci Cathy, pour cette chronique d’un livre qui semble si riche, beau, et fort.