Pour parler des menaces qui pèsent sur la planète, François Busnel réunit cinq spécialistes, qui témoignent de l’urgence et de la gravité de la situation. L’astrophysicien Hubert Reeves invite à repenser la place de l’homme dans la nature. Le philosophe et agriculteur Pierre Rabhi, lui, prône la « puissance de la modération » en réponse à la croissance forcenée qui inflige des dégradations irréversibles à la nature. Emmanuelle Pouydebat, directrice de recherche au CNRS, incite à une vraie prise de conscience environnementale. Le paléontologue Pascal Picq évoque les conséquences de la phase inédite d’évolution de l’humanité, liée notamment à la révolution numérique. Enfin, Cyril Dion propose des pistes d’action pour construire un monde nouveau.
Pierre Rabhi : « Vivre mieux sans croissance«
(Presse du Châtelet)
Avec « Vivre mieux sans croissance« , publié aux éditions Presses du Châtelet, l’essayiste français poursuit son entreprise de promotion de la décroissance. Par cette mission qu’il s’est donnée, Pierre Rabhi est devenu l’amplificateur médiatique d’un modèle économique laissé à la marge d’une société construite sur la pensée capitaliste. Et l’on peut dire que ses ventes en librairies confirment ce rôle de porte-voix : en 2018, Le Monde diplomatique les évaluait à 1,16 millions d’exemplaires en cumulée, pour sa trentaine d’ouvrage.
Ce nouvel opus part du constat désormais connu du déséquilibre entre la consommation de l’homme et les ressources de la planète. Partant de cela, Pierre Rabhi continue de prôner sa désormais célèbre « sobriété heureuse« . Dans le but d’asseoir la véracité et le réalisme économique de cette pensée, la journaliste Juliette Duquesne interroge dans ce livre quelque soixante spécialistes – économistes, sociologues, politologues, entrepreneurs -, ainsi que des citoyens, d’Europe, d’Afrique et d’Asie.
Hubert Reeves : « Je chemine avec Hubert Reeves » et « La terre vue du cœur«
(Seuil)
Chercheur en astrophysique et militant écologiste de renommée mondiale, l’américain Hubert Reeves s’est tourné vers la vulgarisation scientifique dès la fin des années 70. Manière de partager au monde les raisons de sa passion pour l’histoire du cosmos, un terme dont l’étymologie grecque signifie « l’ordre de l’univers ». Le cosmos est ainsi un système où les parties, interdépendantes, forment un tout dont la vie dépend de l’équilibre global. La préservation de la nature dépend donc directement des comportements humains.
Dans l’essai autobiographique « Je chemine avec…« , paru aux éditions du Seuil, Hubert Reeves revient sur la formation de sa pensée et les raisons pour lesquelles il a choisi certains chemins plutôt que d’autres tout au long de sa vie. Dans le documentaire La terre vue du cœur, il s’adresse aux générations futures à qui il appartiendra de préserver notre écosystème.
Pascal Picq : « Sapiens face à Sapiens«
(Flammarion)
Des homo sapiens à aujourd’hui, l’adaptation de l’homme à son climat a été une constante. Pascal Picq, paléoanthropologue et maître de conférence au Collège de France, place la position de l’homme contemporain comme le résultat d’un succès dont il faut en même temps affronter les conséquences.
« Sapiens face à Sapiens« , publié aux éditions Flammarion, pose la question suivante : si l’homme s’est toujours adapté, saura-t-il le faire devant les conditions inédites de la situation actuelle, dans un monde urbanisé, connecté, pollué et aux écosystèmes dévastés ?
Emmanuelle Pouydebat : « Comment les animaux et les végétaux nous inspirent«
(Odile Jacob)
« Vous ne les verrez jamais plus comme avant » sous-titre la maison d’édition Odile Jacob à propos des animaux et végétaux qui sont au centre du nouveau livre d’Emmanuelle Pouydebat, directrice de recherche de recherche au CNRS et au Muséum national d’histoire naturelle.
Avec Comment les animaux et les végétaux nous inspirent, l’auteure apporte un point de vue moins médiatisé sur le rapport de l’homme à la nature. Alors que l’on s’y intéresse surtout sous le prisme de la préservation face à l’urgence climatique, elle montre à quel point animaux comme végétaux sont et peuvent être une source d’inspiration pour l’homme. Parce que le vivant s’adapte en permanence aux défis qu’il rencontre, les humains gagneraient, montre-t-elle, à imiter l’ingéniosité et les ressources infinies que déploient les animaux afin de sauver la planète. Des libellules aux nouvelles éoliennes, des pattes d’écrevisses aux prothèses de main bioniques : la bio-inspiration, au cœur de la recherche scientifique, économique et… écologique !
Cyril Dion : « Petit manuel de résistance contemporaine : récits et stratégies pour transformer le monde«
(Actes Sud)
Son nom ne vous dit peut-être rien. Il n’empêche, Cyril Dion est un activiste majeur du militantisme écologique et décroissant en France. Co-fondateur et directeur du mouvement Colibri avec Pierre Rabhi, il est également le cofondateur de la revue Kaizen dont l’ambition affichée est de « changer le monde pas à pas ». En 2015, il réalisait le film « Demain », aux côtés de l’actrice Mélanie Laurent, avant de publier son « Petit manuel de résistance contemporaine : récits et stratégies pour transformer le monde » aux éditions Actes Sud. Il y est question de solutions pratiques à mettre en œuvre pour faire face à l’effondrement écologique. L’auteur prône un engagement total des hommes devant le nouvel impératif écologique.