Si la littérature devient passion, c’est bien que tout est dans les livres !

Là où les chiens aboient par la queue ⇜ Estelle-Sarah Bulle

Sorti en janvier 2019 chez Liana Levi. Roman. 302 pages.

EN DEUX MOTS
Un premier roman c’est tentant, toujours. Un premier roman en forme de saga familiale, c’est encore plus alléchant. Et quand ce premier roman-saga est bellement écrit c’est gagné ! Une véritable réussite romanesque.

L’auteure. Qui dit premier roman dit primo romancière ou primo romancier. Soit une biographie littéraire très courte, même sur Internet. Estelle-Sarah bulle est une jeune primoromancière fort sympathique que j’ai eu la chance de rencontrer et d’apprécier au Festival des Etonnants Voyageurs cette année. Qui parle comme elle écrit : vite et bien. Ce premier roman a reçu déjà de nombreux prix littéraires bien mérités.

Les cinq premières lignes : « J’ai quitté Morne-Galant à l’aube parce que c’était la seule façon de ne pas cuire au soleil. Morne-Galant n’est nulle part, autant dire une matrice dont je me suis sortie comme le veau s’extirpe de sa mère : pattes en avant, prêt à mourir pour s’arracher aux flancs qui le retiennent. J’ai vu ça des dizaines de fois avant mes sept ans, la naissance du veau qui peut mal finir. Papa laissait toujours faire ; c’était à la nature de décider qui devait vivre et qui devait mourir ».

LA phrase du livre : « Métis, c’est un entre-deux qui porte quelque chose de menaçant pour l’identité. »

Après une introduction de quelques pages qui remonte à 1967, l’histoire du roman s’ouvre aujourd’hui. Eulalie, la trentaine, métisse née en région parisienne d’un père noir, Petit-Frère et d’une mère blanche, Valérie, n’a jamais quitté son quartier. Elle voit la même année son grand-père Hilaire qui, lui, n’a jamais quitté la Guadeloupe, décéder à 105 ans et son premier enfant naître. C’est l’occasion pour elle de remonter à ses racines en questionnant quand elle les voit les membres de sa famille : ses deux sœurs et son père. Elle veut savoir pourquoi toute la fratrie a quitté d’île et « découvrir » une grand-mère qu’elle n’a pas connue mais dont elle porte le prénom.
La famille Ezechiel. A sa tête, le patriarche, Hilaire, surnommé Gros-Vaisseau, éleveur modeste puis modeste planteur de canne à sucre, a dépassé un siècle de vie. Sa femme Eulalie, de santé fragile, est morte jeune, peu après la naissance de leur troisième enfant, Petit-Frère, le seul garçon de la fratrie et le père de la jeune Eulalie. Les deux sœurs : Antoine, comme son prénom ne l’indique pas (« un nom de savane pour embrouiller les mauvais esprits ») et Lucinde ont pris en charge tour à tour avec plus ou moins de succès l’éducation de leur « Petit-Frère ». Antoine, l’aînée, tout en paradoxes et démesure, jusque dans ses tenues vestimentaires, est le personnage fort, en tout cas le plus charismatique, de l’histoire et la narratrice la plus « bavarde ». Rebelle, forte en gueule, indépendante mais avec sa propre rigueur, croyante pratiquante voire bigote à ses heures tout en gardant un œil sur les sorciers, leurs sorts et maléfices, elle est tout cela à la foi. Et franche.
Lucinde est a contrario dans l’obéissance et la flatterie ; elle pratique avec ses parents la soumission sournoise : toujours dans les jupes de sa mère du vivant de celle-ci puis dans les petits-papiers de son père après sa mort. Mariée, elle fera en sorte de manipuler son mari en faisant mine de lui donner de l’importance.
Les deux sœurs vont quitter la Guadeloupe, la cadette en premier, pour aller tenter leur chance en métropole. Quant à Petit-Frère, il a bien du mal sa vie durant à composer avec un père autoritaire qui tient à ce qu’il reprenne adulte l’exploitation familiale et finit par s’enrôler dans l’armée à sa majorité pour échapper à la fois à son père et à l’appel pour la guerre d’Algérie.

Eulalie commence sa recherche en posant des questions sur ses origines à sa tante Antoine (malade, 75 ans mais toujours vaillante et facétieuse), qui vit en métropole depuis 1967. Elle veut qu’on lui raconte l’histoire de sa famille depuis les années 40 et celle de la Guadeloupe. Les deux autres membres de la fratrie, Lucinde et Petit-Frère prennent parfois la parole pour confirmer ou infirmer ses dires en racontant leurs propres souvenirs à leur sauce. A l’occasion de vacances en Guadeloupe, elle questionne aussi Hilaire, son grand-père.
C’est ainsi l’histoire de toute la famille Ezechiel sur trois générations qu’Eulalie reconstitue grâce à ses notes, entremêlant des épisodes familiaux et des événements historiques avérés. Une saga familiale et historique réussie.

L’histoire est enrobée d’une belle écriture. La langue est vive, légère, fougueuse, débordant de mots qui chantent et d’expressions créoles fleuries qui font chaud aux yeux et aux oreilles si d’aventure le lecteur les prononce à voix haute. Ainsi, parmi tant d’autres, le "potomitan",  "le quimboiseur", le "gadezafè", un toufoukan", "des mombins juteux" : des mots dont je n’ai pas cherché le sens de peur de les priver de leur musique et de leur mystère. Le seul dont j’ai cherché la définition même si je la connaissais globalement parce qu’il revient sans cesse et a une importance capitale, c’est « béké ». Pour vous faire économiser trois clics, la voici : « Habitant créole à la peau blanche de la Martinique et de la Guadeloupe descendant des premiers colons européens ».

Des phrases et des chapitres courts ainsi que des dialogues savoureux rendent la lecture plus fluide encore. Les descriptions de la nature et des villes et villages sont d’une grande beauté, empreintes d’un amour des lieux et d’une poésie sensible. L’humour et l’autodérision ne sont jamais très loin, notamment chez Antoine, égayant eux aussi la lecture et adoucissant les sujets sérieux, graves même, qui sont nombreux.

Enfin, il s’agit d’un roman choral qui suit une chronologie assez fidèle. Les divergences entre chaque point de vue sont d’autant plus intéressantes que les trois personnages principaux s’adressent tous à une seule personne, la quatrième narratrice, qui intervient juste au début et à la fin de l’histoire : Eulalie. Le « tu » de leurs interventions, c’est toujours elle.

Mon avis sur le livre. Encore un roman que j’ai beaucoup aimé ; à croire que je choisis mes lectures (!). J’ai aimé les personnages, essentiellement la « meneuse » de la famille, Antoine même si tous sont attachants et émouvants, y compris les moins charismatiques. La recherche que fait la nièce sur ses origines antillaises nous permet, de souvenir en souvenir, de rencontrer tous les membres de la famille et d’apprendre un maximum de choses sur la vie en Guadeloupe pendant plus d’un demi-siècle.

De nombreux sujets historiques et politiques sont évoqués plus ou moins longuement, accompagnés de leurs pendants sociologiques. Même si Là où les chiens aboient par la queue les aborde essentiellement à travers les yeux des trois enfants tout au fil de leur vie, la chronologie est forcément quelque peu (à peine) malmenée, le présent découlant forcément du passé de l’île. Le présent, c’est un exil toujours de rigueur, la toute-puissance des grosses sociétés (ici la canne à sucre) datant de l’esclavage, des prix prohibitifs de l’alimentaire et des produits d’utilité première - jusqu’à deux fois plus élevés qu’en métropole, et cela ne cesse de croître -, des manifestations suivies de vagues promesses jamais tenues, des discours politiques qui sont des leurres, une déconsidération des Guadeloupéens (et des Antillais en général) par les Français blancs de peau, la préférence à la métropole pour tout, la condition des femmes noires en Guadeloupe et en métropole, et le racisme ambiant omniprésent… Le passé tient lui en deux mots : colonisation et esclavage. Toujours les mêmes quand il s’agit de l’Europe face à « ses » territoires… On retrouve leurs traces ici aussi et nombre de problèmes communs à d’anciennes colonies françaises dont les peuples sont souvent les grands oubliés de l’Histoire au moment des guerres : ici les Guadeloupéens en 1945, tout comme les tirailleurs sénégalais, les Algériens et bien d’autres...

Mieux qu’un abrégé rédigé par mes soins, voici l'histoire de la Guadeloupe en quinze dates, depuis sa découverte en 1493 par Christophe Colomb (bah oui), jusqu'au début de la grève générale de 2009. Même si l’histoire d’un pays ne se résume pas à quelques dates, celles-ci ont l’avantage d’être des repères historiques objectifs. Cette liste de dates, je l’ai trouvée sur Internet, bien sûr, elle est tirée d’un article de L’Obs et date de février 2019.


4 novembre 1493 : Christophe Colomb débarque sur l'île nommée Karukéa, qu'il rebaptise "Guadalupe", en référence au monastère espagnol de Santa Maria de Guadalupe.
28 juin 1635 : Délaissée par les Espagnols, les Français décident d'organiser la colonisation. Mandatés par la Compagnie des îles d'Amérique, leur mission est d'évangéliser les populations indigènes. Ils livreront une guerre sans merci aux Indiens Caraïbes.
1643 : Charles Houel, gouverneur de la Guadeloupe fonde la ville de Basse-Terre dans le sud de l'île.
1649 : La Compagnie des îles d'Amérique cède la Guadeloupe et ses dépendances en raison de problèmes économiques. Charles Houel acquiert la Guadeloupe, la Désirade, Marie-Galante et les Saintes.
1674 : La Guadeloupe devient une colonie française, rattachée directement au pouvoir royal de Louis XIV.
1685 : Le Code noir est proclamé par Louis XIV. Il entérine les pratiques esclavagistes dans les colonies françaises.
1759 : Guerre des Sept ans. L'île est occupée par les Anglais qui fondent le port de Pointe-à-Pitre.
1763 : Le Traité de Paris met un terme à la guerre et restitue la Guadeloupe et la Martinique à la France.
27 avril 1848 : Abolition de l'esclavage par décret et sur une proposition de Victor Schoelcher.
19 mars 1946 : La Guadeloupe devient un département français d'Outre-Mer.
14 février 1952 : "Massacre de la Saint-Valentin". Un mouvement d'ouvriers et de paysans de l'industrie sucrière est réprimé dans le sang, faisant 4 morts et 14 blessés chez les habitants de l'île.
26 et 27 mai 1967 : Après presque un mois de grève pour réclamer 2% d'augmentation, les affrontements entre des ouvriers et les forces de l'ordre font entre 7 et 87 morts.
18 janvier 2000 : Les conseillers régionaux approuvent la "déclaration de Basse-Terre" et décident d'unir leurs efforts afin de bâtir un projet de développement économique, social et culturel impliquant la prise en compte des identités propres à chaque région.
10 mai 2001 : Le gouvernement français adopte le texte reconnaissant la traite et l'esclavage en tant que crime contre l'humanité.
20 janvier 2009 : la grève générale débute en Guadeloupe.

Avec, en guise de « cerise sur le gâteau » ici, la difficulté d’être métisse. En métropole et en outre-mer. Il vaut mieux être Noir ou Blanc finalement. Toute couleur intermédiaire prête aux commentaires et quête toujours un semblant de justification, au mieux une recherche d’origines, comme si l’amour avait une couleur. Et métisse, c’est précisément ce qu’est Eulalie, la jeune descendante d’Hilaire et d’Eulalie.
Ainsi lisons-nous page 19 : « Notre ville, à l’orée de Paris, était le grand maelström de la classe moyenne, où la diversité des vies était happée par le courant uniformisateur du « vivre-ensemble ». Dans ce grand fourre-tout, les Antillais étaient une minorité parmi tant d’autres et les enfants métis une rareté. « Métis » était d’abord un mot à peine utilisé. J’avais le sentiment d’une transgression les rares fois où je me déclarais comme telle, à l’école, auprès de mes amis, dans la rue. Métis, c’est un entre-deux qui porte quelque chose de menaçant pour l’identité. Les voisins, Français fraîchement débarqués de la Sarthe ou des Deux-Sèvres, Portugais de deuxième ou troisième génération, Parisiens déclassés, ne savaient pas trop comment me situer ».

Pour finir, je dirai que ce premier roman m’a diablement séduite ; j’aime les premiers romans et les sagas familiales et celui-ci est les deux. Pourtant, - critique ou compliment ? - je l’ai trouvé un peu « juste » en pagination. Si celle-ci a l’avantage d’exhausser sa densité et d’aller à l’essentiel, certains sujets auraient à mon sens mérité d’être plus approfondis vu leur importance, notamment les relations entre la Guadeloupe et la métropole, les conditions de travail dans les usines, le racisme blanc, la condition des femmes ainsi que les conditions d’exploitation des bananeraies, sujet brûlant d’actualité aujourd’hui, alors qu’on mesure l’effet nuisible sur les habitants et sur les îles des pesticides versés sur la terre de culture. L’histoire est romanesque mais il manque à l’ensemble ce souffle lyrique puissant, ces sentiments violents qui nous font vibrer. Peut-être en raison de la construction en chapitres courts et au nombre de sujets sociétaux et politiques abordés. Mais sans doute suis-je moi-même pour le moment un peu trop habituée aux « pavés » littéraires.

Quoiqu’il en soit, c’est le seul petit « reproche » que je ferais à ce roman vivant, bien mené sur le plan de la chronologie, pétri d’humour et de tendresse, alliant le bon sens et la fantaisie proche de l’extravagance, riche en histoire, très documenté et d’une grande générosité. Je l’ai lu avec beaucoup d’intérêt et de plaisir et y ai appris quantité de choses sur les Antilles ; la Guadeloupe en particulier. L’occasion d’une petite révision d’histoire et de géographie. L’auteure analyse finement les relations îles-métropole. J’ai – malheureusement - une fois encore réalisé les torts causés par les Blancs à tous les peuples colonisés et que les migrants d’aujourd’hui ne sont ni plus ni moins que les colonisés d’hier. Les Guadeloupéens qui sont partis sur le continent français l’ont tous fait pour tenter d’y mieux vivre, pas pour y passer de longues et agréables vacances, à l’inverse des Français de métropole. Enfin, j’ai appris une chose que l’ignare que je suis ignorait : mai 1967 fut un mai 1968 guadeloupéen, avec davantage de morts et de répression… C’est bien dans les romans qu’on apprend aujourd’hui l’Histoire.

Pour toutes ces raisons, j’attends le second roman d’Estelle-Sarah Bulle avec beaucoup d’impatience en espérant qu’il soit juste « un peu plus long », comme les Finger des enfants… Les sujets en valent la peine. Et un coup de cœur, en priorité pour la beauté de la plume et le personnage haut en couleurs d’Antoine…

LA PREUVE PAR LES MOTS
Quelques extraits, certes un peu longs, mais qui en disent long et juste…
« C’était le temps où nous regardions Dallas chaque samedi soir. Il n’y avait pratiquement aucun Noir à la télévision française, et absolument aucune Noire. Mais parfois, nous apercevions Sidney Poitier ou Ray Charmes que ma mère adorait, des hommes bourrés de talent et sûrs d’eux, classieux, infiniment plus glamour que les Antillais que nous connaissions. Ils nous rendaient fiers, d’une fierté tout artificielle. Les Antillais et les Noirs américains partageaient une même expérience minoritaire et une part d’histoire commune, mais la France et les Etats-Unis ne modelaient pas du tout les individus de la même façon. Il y avait indéniablement moins de violence à subir en France mais en revanche, les Antillais n’avaient aucun modèle auquel s’identifier ».

Sur un "oubli" de la France : « Pendant trois ans, les Guadeloupéens s’étaient battus seuls contre les Français racistes de Vichy qui, avec l’appui des békés, tenaient les îles françaises sous leur botte et violaient les libertés comme ils n’osaient pas le faire en France dans la zone libre. On se souvenait encore de Napoléon qui avait rétabli l’esclavage. Alors des femmes et des hommes avaient pris les armes, fit passer les vivres, assuré le lien avec les îles anglaises ». (..) En 1943, c’est toute la population des Antilles qui avait chassé le gouverneur Sorin et l’amiral Robert. Mais ce que je lui reprochais à de Gaulle, c’est qu’après tout ça, quand il est arrivé sur les Champs-Elysées avec ses chars et ses drapeaux, il n’a pas eu un mot pour notre dissidence. Et quand il a fait son Conseil national de la Résistance, est-ce que tu as vu un seul Nègre là-dedans ? Rien du tout, c’est comme si la traversée en barque par une nuit venteuse depuis la Guadeloupe jusqu’à la Dominique, sous les feux de la marine vichyste, ça ne valait pas le sabotage d’un train entre Valence et Grenoble »

Le même sujet, plus loin dans les pages, centré sur l’Algérie, c’est Petit-Frère qui parle : « Ces dernières années, beaucoup de mes amis avaient devancé l’appel pour éviter de finir en Algérie. Là-bas, la France avait du « maintien de l’ordre », envoyant les appelés plutôt que les soldats de métier. Ainsi, officiellement, l’armée avait perdu peu d’hommes dans cette guerre qui n’avait pas encore de nom. Des familles guadeloupéennes avaient découvert le conflit algérien sous la forme de cercueils débarqués au port de Pointe-à-Pitre avec les honneurs militaires. De jeunes Antillais avaient péri sous un autre soleil, à des milliers de kilomètres de l’île, pour une France coloniale où les indigènes étaient traités comme des esclaves ».

Sur la cherté des prix en Guadeloupe : « En quelques années, beaucoup de choses avaient changé. Un hypermarché et ses fast-foods avaient posé leurs gros sabots à l’entrée de Pointe-à-Pitre, ruinant les petits producteurs locaux, accélérant le mimétisme avec la consommation métropolitaine, multipliant par deux le prix des denrées par rapport à la France continentale ».

Plus loin, toujours sur le problème économico-social, la hiérarchie toujours coloniale et l’absence d’ouverture au monde : « On entendait dire qu’en métropole, c’était la croissance et le plein emploi. Ici, les usines fermaient les unes après les autres. La banane et le rhum antillais n’étaient plus rentables. Il y avait de nouvelles activités dans l’île, car les gens ne peuvent pas rester simplement à regarder les bateaux passer. Mais les immeubles qui fleurissaient dans Pointe-à-Pitre, le tourisme et l’électricité, c’était le fait d’entreprises réservées aux Blancs qui avaient les moyens d’investir depuis la métropole, directement par-dessus nos têtes.
Tu ne voyais jamais un grand patron noir, malgré toute la vieille citoyenneté française qu’on nous avait donnée à ronger depuis des siècles, et c’était peut-être tant mieux, parce qu’il n’y a rien de plus terrible qu’un chien créole qui se gonfle le poil pour se faire passer pour un loup »
.

Enfin, sur la culture de la banane dont tous les Antillais paient aujourd’hui la méthode et risquent de la payer encore longtemps car, comme dans tous les domaines de l’écologie en France, les effets pervers des cultures et élevages intensifs sont constatés de plus en plus souvent sans qu’aucune mesure concrète ne soit prise : « On voyait bien que tout appartenait à des mains puissantes, qui pouvaient payer les douzaines d’hommes cassés en deux dans les sillons, et les machines à ensacher les régimes pour les protéger des rats, et les bidons d’insecticides qui douchent la terre jusqu’aux tréfonds, s’infiltrent dans le poindre cours d’eau, jusque dans les légumes, les poissons de mer et de rivière, jusque dans le lait des femmes tété par les nourrissons ».

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