Ainsi le temps se renverse et tient, un jour, tout le monde dans la même image : celle qui reste quand les photographes et les photographiés sont partis de l’autre côté des images.
Ainsi le temps se renverse et tient, un jour, tout le monde dans la même image : celle qui reste quand les photographes et les photographiés sont partis de l’autre côté des images.
Un éléphant se baladait dans ma cuisine...
Je lui ai dit très gentiment
Tu n'es pas chez un marchand
Si vous venez ici où habitent mes rêves,
Sur cette lande usée violacée de bruyères,
Voir la mer et le vent se disputer la terre
Jamais je n'ai cherché la gloire Ni voulu dans la mémoire des hommes Laisser mes chansons Mais j'aime les mondes subtils Aériens et délicats Comme des bulles de savon. J'aime les voir s'envoler, Se colorer de soleil et de pourpre, Voler sous le ciel bleu, subitement trembler, Puis éclater. A demander ce que tu sais […]
Pour faire un poème,
Pardonnez-moi ce pléonasme
Il suffit de se promener
Quelquefois sans bouger
Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place où la foudre a frappé trop souvent
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
Même quand nous dormons nous veillons l’un sur l’autre
Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d’un lac
Correspondances La Nature est un temple où de vivants piliersLaissent parfois sortir de confuses paroles ;L'homme y passe à travers des forêts de symbolesQui l'observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondentDans une ténébreuse et profonde unité,Vaste comme la nuit et comme la clarté,Les parfums, les couleurs et les […]
L’aube était délicate
Comme un vol de colombes, sur la rougeur des pins
Sur le mur d'une école
le mot liberté a été écrit avec de la craie blanche
par les petites mains des écoliers.
Sur le mur de l'Histoire
Femmes d'Afrique
Femmes aux cils frileux
Aux corps vernis
Par la beauté du feu
Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
La porte qui ne s'ouvre pasLa main qui passeAu loin un verre qui se casseLa lampe fumeLes étincelles qui s'allumentLe ciel est plus noirSur les toits Quelques animaux Sans leur ombre Un regardUne tache sombre La maison où l'on n'entre pas Thomas Reverdy (Poète français, 1889-1960). Publié chez Gallimard en 1945.
Vous aviez mon cœur, Moi, j'avais le vôtre : Un cœur pour un cœur ; Bonheur pour bonheur ! Le vôtre est rendu, Je n'en ai plus d'autre, Le vôtre est rendu, Le mien est perdu ! La feuille et la fleur Et le fruit lui-même, La feuille et la fleur, L'encens, la couleur : […]
mes os ont mal
frémissant du manque de mots
une douleur se fige
sans pouvoir raconter
qu’un hier lui échappe
...Le Loup vient et s’assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s’est jugé perdu, puisqu’il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
En préparant ton petit-déjeuner,
Pense à autrui
N’oublie pas la part des colombes !
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Misérables esprits des hommes, cœurs aveugles !
Dans quelle obscurité, dans quels périls absurdes
Se consume pour rien leur presque rien de vie !
Hommes de pays loin
Cobayes des colonies
Doux petits musiciens
Soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
Quand les chevaux du temps
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif.
Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant