Si la littérature devient passion, c’est bien que tout est dans les livres !

Le pays des autres ⇜ Leïla Slimani


Sorti chez Gallimard en mars 2020. 366 pages. Roman. Premier d’une trilogie consacrée au Maroc, pays natal de l’auteure qui a deux autres romans à son actif, chez Gallimard eux aussi : Dans le jardin de l'ogre (2014) et Chanson douce (2016).

1947, Mathilde vient s’installer au bled, à 25 kilomètres de Meknès, sur la propriété achetée par son beau-père, après son mariage en Alsace avec Amine Belhaj qui a combattu pour l’armée française.

À 20 ans, encore gamine et frivole, elle souffre de l’absence de son mari, toujours parti travailler sur des terres ingrates, de la saleté et des superstitions des habitants ; mais aussi du mépris des gens pour leur couple mixte : « Les sang-mêlé annoncent la fin du monde ».

Amine, taiseux, travaille sans relâche, partagé entre les traditions rassurantes, les coutumes locales et sa femme si différente qu’il admire et aime profondément.

Mathilde réalise que le travail de femme au foyer/mère de famille, épuisant et ingrat, est le même qu’en France, mais elle s’adapte de façon impressionnante à son nouvel environnement.

1955, manifestations violentes dans tout le pays pour réclamer le départ des Français dont le protectorat pèse lourd, écrase la population maintenue dans l’ignorance, la crasse, la pauvreté.

Leïla Slimani nous offre une belle galerie de portraits : Mouilala, la mère d’Amine, soumise, effacée, discrète ; Omar, le frère révolté ; le docteur hongrois et sa généreuse femme française qui deviennent de véritables amis du couple ; et enfin Aïcha, petite fille malingre aux genoux cagneux, observatrice, intelligente.

Écrit d’une plume fluide, Le pays des autres manque de coordination d’un chapitre à l’autre. Il n’empêche que c’est un roman qui se dévore à belles dents avec grand plaisir.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.