Si la littérature devient passion, c’est bien que tout est dans les livres !

Nous sommes tous morts ⇜ Salomon de Izarra

Sorti en mai 2014 chez Payot-Rivages. 140 pages. Premier roman.

L’auteur est jeune (24 ans) et il est également musicien. Lu une critique élogieuse dans Lire. C’est un —drôle de— premier roman et les premiers romans m’attirent. Encore un ! Mais ici, j’ai plutôt eu l’impression de voir un film d’horreur ! M'est avis que les droits sont déjà vendus…

L’histoire. Nathaniel Nordnight, jeune marin, est engagé comme second sur le Providence, un baleinier ultra moderne. Quelques jours et une tempête hors normes plus tard, la situation vire au cauchemar et le bateau se retrouve pris dans les glaces et dans la brume. A partir de là tout bascule, sur le bateau et dans les âmes.

Un récit sous forme de journal de bord… Un baleinier… Un voyage qui tourne court et où l’horreur le dispute au fantastique, au cannibalisme… Tout cela m’a immédiatement replongée dans les frayeurs que j’avais éprouvées en lisant Les aventures extraordinaires d’Arthur Gordon Pym d’Edgar Allan Poe. Des éléments déchaînés, la folie qui s’empare de l’équipage, un monstre qui sort de la glace… Tout cela m’a rappelé Lovecraft et son mythique Cth’Tulhu. Et malgré cette impression de déjà-lu, j’ai foncé tête baissée et dévoré ce livre d’une traite, de jour, en frémissant et en sursautant au moindre bruit. Eh oui, ça fonctionne, et jusqu’au bout, avec un retournement final inattendu (en tout cas pour moi) qui ajoute de l’épouvante à la terreur s’il en était besoin…

Le style. Bien écrit, avec des chapitres courts, un vocabulaire très imagé et très axé sur les thèmes de l’histoire : le fantastique, l’effroi, la terreur, la perte de raison mais aussi et quand même l’amitié virile, le courage, une certaine grandeur d’âme (en tout cas au début de l’histoire), le livre est très court et s’apparente plutôt à la nouvelle qu’au roman. Une taille largement suffisante pour nous ficher une trouille de tous les diables.

Au final, j’en ai eu pour mon attente ! Sortant de plusieurs 'pavés', je voulais dévorer un livre court, distrayant, facile à lire mais bien écrit et qui fait peur. Un divertissement entre deux romans graves. J’ai été comblée. Nous ne sommes pas devant un simple plagiat. L’auteur a su s’inspirer de ses maîtres (et le revendique) mais il s’en sort plutôt bien et l’atmosphère glaçante du livre traduit parfaitement les angoisses de Nathaniel et de tout l’équipage coincés dans ce huis-clos maritime.

Maintenant, je pense qu’il n’aurait pas fallu beaucoup plus de pages avant de s’ennuyer et de tourner en rond. Et tant dans le style que dans l’histoire, ce jeune romancier a devant lui un très long chemin à parcourir avant de dépasser le stade de la description pour atteindre celui de la suggestion propre à ses aînés, notamment Lovecraft. Une bonne dose de courage de s’y coller pourtant, et très certainement une promesse pour le futur.

Et ce n’est pas si fréquent de lire ce genre de littérature aujourd’hui. Pari réussi en tout cas pour moi. Une vraie bonne surprise, un livre à lire, pour un public 'averti' car sensations fortes garanties !

Si je devais le noter sur 10 : je ne saurais quelle note lui donner ! Car le livre est vraiment un ovni dans le monde littéraire. Un auteur à suivre.

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