Paul Lynch est un jeune écrivain irlandais qui a écrit plusieurs romans tous plus beaux les uns que les autres et dans lesquels on entre par l’écriture, magique, qui nous happe dès les premières lignes et ne nous lâche plus jusqu’à la fin de l’histoire, elle aussi prenante. Et d’un noir réaliste. Depuis quelque temps nous lisons des romans graphiques, aujourd’hui nous lisons de la poésie romancée ou du roman poétique. Encore que le terme graphique ne serait pas déplacé dans le cas de Paul Lynch, ses descriptions sont comparables à des tableaux. Un ciel rouge le matin, la neige noire, Grace et Au-delà de la mer dans une moindre mesure (le thème de la migration n’est pas propice aux belles images). Le chant du prophète est son cinquième roman. Le terme de chef-d’œuvre n’est pas trop fort pour le définir.
L’histoire pourrait se dérouler n’importe où et n’importe quand. Certains épisodes ont déjà eu lieu ces dernières années lors de crises migratoires urgentissimes, pour raisons de guerres civiles.
Nous sommes en Irlande non loin de Dublin. De nos jours, dirons-nous. Le pays traverse une crise politique grave depuis quelque temps. Un coup d’État militaire a eu lieu et un régime totalitariste s’est installé avec la création d’un nouveau parti nationaliste, le NPA (National Alliance Party), dont l’emblème est la croix celtique. L’état d’urgence a été déclaré ; une police secrète inspirée de la Stasi est chargée de régler les choses, dans un premier temps, en arrêtant tous les contrevenants au régime, d’abord les intellectuels, puis tous ceux qui font l’objet d’un signalement, d’une dénonciation. Les rumeurs circulent, les délations vont bon train. Pire : les lois, déclarées inutiles et dépassées, ne sont plus respectées et rien ne les remplace pour garantir au peuple un minimum de droits civiques et sociaux.
L’Europe, comme à son habitude, condamne et crie au scandale, point.
Dans ce climat délétère, nous suivons une famille “normale”, de classe moyenne, les Stack. Larry, père et mari aimant est adjoint à la secrétaire générale du Syndicat des enseignants, un poste important demandant une implication permanente, et à risque en période de dictature. Eilish, la mère, la quarantaine comme son mari, est chercheuse en microbiologie. Elle assume son travail professionnel et celui de la maison, ses journées sont longues et fatigantes. Leurs enfants, trois garçons et une fille, ont de quelques mois à 16 ans. Elle doit s’occuper également de Simon, son père, qui vit à quelques pas de chez eux. Il n’a plus toute sa tête. Une famille “normale” dans un monde qui ne l’est plus.
Très vite la situation se durcit, les militaires gouvernementaux promulguent des décrets à tout va, des interdictions dans tous les domaines. Après une grande manifestation interdite, Larry, déjà convoqué par la police secrète sur un “signalement”, a été bel et bien arrêté et personne ne réussit à le joindre. La répression ne connaît plus de limites. Les contrevenants sont systématiquement torturés.
Les rebelles se regroupent en milices et l’on ne comprend plus très bien qui est qui. La guerre civile s’installe dans le pays, les populations sont terrorisées.
Devenus trop nombreux pour les quelques centres de détention, les rebelles sont incarcérés dans des camps créés à cet effet. Ordre est donné d’enrôler tous les hommes dans les “forces de défense” et dans les lycées, les garçons de plus de seize ans passent des tests pour savoir lesquels sont à même de se battre pour la cause.
Un scénario qu’on a souvent lu, vu ou entendu mais que personne n’aurait imaginé dans ce pays, européen, civilisé, démocratique.
Sceptiques au départ, persuadés que ça ne peut durer, les Irlandais commencent pourtant à partir.
La famille d’Eilish tente de la persuader de le faire, mais elle refuse de croire que son mari Larry ne reviendra pas et, même quand sa sœur installée au Canada lui envoie l’argent et les papiers nécessaires à leur départ, et que son fils aîné a rejoint le camp des rebelles, elle refuse, toujours dans le déni. Pour elle, l’Irlande ne deviendra jamais une dictature. Invraisemblable.
Nous assistons pantois à l’écroulement rapide d’un pays européen, avec une tension qui ne fait que monter jusqu’à un final long qui n’épargnera personne, ni dans les pages ni dans l’esprit des lecteurs, mais sera cependant porteur d’espoir sous forme de réflexions, trop courtes mais bienfaisantes, que s’accorde (et nous accorde) l’auteur. La dernière partie, bouleversante et haletante, se lit avec stupeur ; nous y “voyons” des images identiques à celles que nous voyons trop fréquemment à la télévision. Les actions -violentes, cruelles- sont exposées en des mots choisis, précis et parlants qu’il est difficile de lire sereinement.
Pour la forme, urgence absolue oblige, Paul Lynch a “légèrement” adapté son “écriture”. Foin des ciels grandioses et de leurs descriptions d’une poésie flamboyante rare, nous faisant oublier le temps de leur lecture la noirceur des sujets (Paul Lynch écrit le noir dans toutes ses nuances). Pourtant, même si l’auteur semble se “retenir”, sa plume se laisse parfois aller à de belles descriptions, par bribes insaisissables, éparpillées dans les pages mais sagement contenues dans les détails tragiques de l’histoire.
Paul Lynch sait et peut tout écrire. Il a écrit ces trois cents pages sans aucune coupure de paragraphes, les dialogues inclus directement dans le récit des événements qui se déroulent en un crescendo hallucinatoire. Cette absence de “blanc” dans les pages ne gêne en rien la lecture – quand bien même les chapitres sont longs –, pas même sur les toutes dernières pages. Le rythme, rapide, est celui d’un thriller, les événements se précipitent, les dialogues se lisent facilement, toujours à la forme directe et entre deux personnages, pas plus. Aisés à suivre, donc. Et désarmants.
Et certains soliloques sont littéralement saccadés, entrecoupés de virgules tous les dix ou quinze mots, comme un extrait cité plus bas. Les actions -violentes, cruelles bien souvent- sont exposées en des mots choisis, précis et parlants qu’il est difficile de lire sereinement.
Il faut au passage saluer le travail d’orfèvre de la traductrice Marina Boraso, qui suit l’auteur depuis ses débuts pour la traduction en français de son œuvre et sait si bien rendre la lutte désespérée d’une femme pour la survie de sa famille.
Un regard sur le livre. Commencer l’année 2025 de Bouquivore en chroniquant le dernier roman de Paul Lynch ne peut que profondément me réjouir. Paul Lynch, que j’ai eu l’extrême chance de rencontrer aux Étonnants Voyageurs de Saint-Malo et à qui je n’ai pu dire en très mauvais anglais qu’une seule phrase : “Vous êtes pour moi le Chateaubriand du XXIème siècle”. Et qui m’a répondu par un sourire modeste.
Paul Lynch nous a habitués à des histoires aussi noires que les lieux dans lesquels elles se déroulent sont grandioses. Les trois premiers se déroulaient dans une Irlande grandiose mais pauvre. Avec Grace il avait déjà atteint des sommets dans la narration de la survie, dans l’errance de hordes d’affamés. Mais ici, l’impact risque d’être plus fort grâce (ou à cause) de la contemporanéité du thème principal et le lieu où se déroule l’histoire, le Dublin d’aujourd’hui. Avec son lyrisme éperdu, avec ses seuls mots, Paul Lynch introduit une dictature dans son propre pays et nous y entraîne, comme pour nous adjurer d’ouvrir les yeux et de regarder ce qui se passe autour de nous. Les migrants de demain ici, sont Irlandais. Peuvent-ils devenir Français ? Par exemple, puisqu’ils sont déjà, depuis peu Gazaouis, Palestiniens, Libanais et j’en passe dont les Ukrainiens… Et est-ce que derrière ce tragique message ne s’en cache pas un autre, plus grave encore : cette situation n’est-elle pas un problème de « terres à conquérir », de frontières, de colonialisme moderne ? Des frontières qui devraient peut-être être ouvertes au lieu d’être fermées et consolidées sans cesse.
Mais si le sujet majeur du Chant du prophète est la dégénérescence rapide d’un pays européen précipité brutalement dans une dictature nationaliste remplie de Big Brothers efficaces, c’est aussi, avec son pendant humain et « lynchien » l’histoire d’une femme en plein désarroi, dépassée par tout ce qui lui arrive, seule avec ses quatre enfants dont un bébé toujours au sein.
Il ne s’agit pas d’un roman psychologique, pourtant le personnage d’Eilish est particulièrement bien fouillé, tant dans les pensées réelles et les rêves qui l’envahissent en alternance jour et nuit que dans ses choix la plupart du temps malencontreux parce que décidés en pleine panique. Nous la suivons partout dans sa course éperdue pour retrouver son mari puis son fils aîné, Mark. Nous l’entendons à maintes reprises dialoguer avec Larry pour qu’il ne soit pas mort, pour convaincre sa famille, et se convaincre elle-même qu’il ne l’est pas. Ces dialogues à une voix nous écorchent le cœur. Eilish nous bouleverse d’un bout à l’autre de l’histoire, nous avons envie de lui crier de partir, de sortir du déni stérile dans lequel elle s’est installée, à l’instar de la plupart des Irlandais. De sauver ceux qui sont encore sauvables car le temps joue contre eux. D’écouter son père Simon qui depuis le début l’incite avec véhémence à quitter le pays avant qu’il soit trop tard :
“Le NAP s’efforce de transformer ce que toi et moi appelons la réalité, ils entretiennent la confusion, et si l’on prétend qu’une chose en est une autre et qu’on le répète assez longtemps, eh bien elle finit par le devenir, et il suffit de le répéter indéfiniment pour que les gens l’acceptent, comme une vérité. Rien de bien neuf là-dedans, je sais, sauf que cette fois ça se produit dans ta propre vie, pas dans un bouquin. »
Cela s’appelle le lavage de cerveau, arme efficace des dictatures.
(…) Ils sont allés trop loin. Le mécontentement ne cesse de s’accroître même si ce n’est pas dit aux infos, le NAP a l’intention de transformer notre pays en état policier, ils ont annoncé qu’ils allaient bientôt enrôler les hommes dans les Forces de Défense, une chose pareille dans notre pays, vous vous rendez compte, on entend parler que de ça, les gens veulent s’y opposer, j’ai eu des échos”.
L’auteur met l’accent sur les difficultés de la survie autant que sur les ressentis d’Eilish et ceux de ses trois enfants les plus grands, souvent contradictoires avec les siens. Eilish est bien malgré elle la porte-parole de presque tout le peuple irlandais qui, après une trop longue période d’aveuglement, voit enfin dans le chaos inattendu qui s’installe une folie qui risque de le mener à sa perte.
Pour nous ouvrir les yeux, Paul Lynch n’a pas joué la carte de l’apocalypse et des zombies dans sa dystopie. C’est sans doute ce qui est le plus angoissant car le dérèglement du climat est un autre facteur inéluctable et aggravant. Les migrants du “Chant du prophète” sont des migrants politiques comme ceux des pays moyen-orientaux aujourd’hui, mais qu’en sera-t-il lorsque la planète sera définitivement épuisée voire détruite et la fée Électricité totalement “hors circuit” ? Quand les migrants climatiques ne se “contenteront” plus de canots pneumatiques surchargés pour échapper aux flammes ? Et que certains pays seront déjà sous totalitarisme ?
Ce qui ressort de cette dystopie sans concessions, qui m’a souvent fait penser avec frayeur à 1984 de George Orwell (avec une touche de La servante écarlate de Margaret Atwood pour l’organisation “politique”), c’est que la dictature militaro-nationaliste peut être à notre porte d’un jour à l’autre ou presque. Et nous conduire très vite à la fin d’un monde, le nôtre. Sans que nous ne l’ayons vue venir, à moins que nous n’ayons fermé les yeux et les oreilles.
Le chant du prophète est un véritable coup de poing, une alerte pour nous sortir de notre torpeur en ces temps particulièrement “troubles” et nous faire réaliser que ce qui se passe ici en Irlande peut arriver en France demain ou après-demain. Ou ailleurs dans le monde, en Europe par exemple…
Oui mais, et là il faut bénir l’auteur, en toute absence de foi religieuse, car dans ce roman si sombre, la note d’espoir, elle est là et bien là ! C’est Eilish qui la voit en contemplant l’innocence de son fils endormi dans un moment où tout semble perdu. La voilà, à nous de la prendre comme une bonne ou une mauvaise mauvaise nouvelle :
“Elle comprend que la terreur engendre la compassion, et que la compassion engendre l’amour et que l’amour est capable de racheter le monde, croire que l’on assistera à la fin du monde n’est que vanité, ce qui s’achève en vérité lors de la catastrophe finale, c’est notre vie et rien d’autre, le chant du prophète dit toujours la même chose, un champ identique répété de siècle en siècle, le tranchant de l’épée, le monde dévoré par les flammes, le soleil qui sombre en plein midi, la furie d’une quelconque Dieu s’incarnant dans la bouche du prophète qui s’emporte contre l’iniquité à abattre, ce n’est pas la fin du monde que chante le prophète mais le sort de certains d’entre nous, autrefois, aujourd’hui ou dans les temps à venir, le sort de certains et non de tous, il dit qu’à chaque moment le monde s’achève en un lieu et nulle part ailleurs, la fin du monde est toujours un événement circonscrit, elle arrive dans votre pays, entre dans votre ville et frappe à votre porte, mais elle n’est pour les autres qu’une vague menace, un bref compte rendu dans un bulletin d’information, l’écho d’événements transformés en récit”.
Personnellement, j’ai toujours été fan absolue des romans de Paul Lynch et les ai tous considérés comme des chefs-d’œuvre. Pour jouer la mesquinerie, Grace m’avait semblé un peu long. Mais celui-ci, j’en fais mon roman de 2025, tant pis pour les autres car on est en janvier et la rentrée est là… Cela dit, il a été écrit en 2023, ce qui me laisse une petite chance pour en placer un autre. Merci monsieur Lynch de nous donner à lire vos chefs-d’œuvre puissants et de nous présenter vos personnages poignants. Juste une petite question : dans quelle catégorie dois-je classer ce livre : roman noir, thriller, dystopie, ANTICIPATION ?
Merci Monsieur Geffard, vous avez le chic pour découvrir les auteurs de pépites.
DES MOTS QUI MÊLENT ESPOIR ET DÉSESPOIR
Mark, le fils aîné de Larry et Eilish, raconte à sa mère :
“J’ai oublié de t’en parler, un médecin est venu nous voir, il y avait une femme avec lui, quelqu’un de l’armée, ils ont fait sortir de classe tous les garçons de mon âge et ils nous ont rassemblés dans le gymnase, ils nous ont examinés un par un sans nous expliquer pourquoi, j’ai été obligé de me mettre en caleçon derrière un paravent et le médecin m’a mesuré, il a bien regardé mes pieds et mes dents et puis il m’a demandé si j’avais déjà l’allergie”…
Un chagrin en entraîne un autre.
Elle revient à son fils, c’est elle qui a le plus à perdre, pas seulement un mari mais aussi un enfant, le chagrin additionné au chagrin ne donne qu’un surcroît de chagrin, elle regarde Mark comme si le temps était suspendu, son image gravée dans sa mémoire…”
Et plus loin :
“Elle aimerait aller trouver Molly, prendre ses mains dans les siennes en lui promettant que tout va s’arranger, mais elle reste devant la corbeille et y laisse tomber le linge, puis c’est elle qui dégringole comme si ses propres bras l’avaient lâchée, l’impression qu’ils sont tous en train de chuter vers quelque chose que rien de ce qu’elle connaît ne peut l’aider à définir.«
Une réflexion juste et vraie (écrite à Eilish par sa sœur réfugiée au Canada) :
“L’histoire, c’est le registre silencieux de ceux qui n’ont pas pu partir, de tous ceux qui n’ont jamais eu le choix, comment partir quand on a nulle part où aller, on ne va nulle part quand nos enfants ne peuvent pas obtenir de passeport, on ne va nulle part quand on a les pieds enracinés dans le sol et qu’il faudrait les arracher”.
Ce terrible mélange de désespoir et de culpabilité chez Eilish :
“La mort l’attend et elle n’y était pas préparée, la mort s’est tenue devant elle en lui adressant des signes évidents et pourtant elle l’a ignorée, elle s’est jetée dans ses bras sans penser à ses enfants, et quand elle songe à ses enfants abandonnés, c’est le chagrin qui la submerge, elle voit bien qu’on l’a prévenue et qu’elle a refusé d’écouter, c’était ton devoir de les soustraire au danger mais tu as décidé de te braquer, tant d’imprudence, tant d’aveuglement en présence des faits, tu aurais dû leur faire quitter le pays, elle entend les mises en garde répétées de son père, partez à l’étranger et prenez un nouveau départ, toutes les occasions manquées lui apparaissent, toutes les fois où ils auraient pu se sauver”…
(…) “Elle est consciente d’être malhonnête envers ses enfants, malhonnête et inutile, elle n’a ni secours ni consolation à leur offrir, seulement des mensonges, faux-semblants et faux-fuyants, elle leur raconte des anecdotes sur son enfance qu’ils connaissent déjà…”
Sur la stupéfaction, l’incompréhension puis le déni du peuple irlandais, vus par une migrante, qui peut être pour nous une mise en garde :
“Vous voyez, on nous a proposé des visas pour partir en Australie et on a refusé, mon mari a dit non, un non catégorique, sur le moment ça lui a semblé impossible et je suppose qu’il avait raison, comment aurait-il pu savoir de toute manière, qui d’entre nous aurait pu deviner ce qui nous attendait, apparemment certains l’avaient compris, mais je me suis toujours demandé comment ils étaient aussi sûrs, ça paraissait tellement inimaginable tout ce qui s’est passé, jamais je ne l’aurais cru, jamais de la vie, je ne comprenais pas ceux qui décidaient de partir, s’en aller comme ça, du jour au lendemain, en laissant derrière eux, en abandonnant leur vie d’avant, tout ce qui faisait leur existence, à l’époque on ne l’envisageait même pas, et plus je réfléchis, plus je me dis qu’on ce ne pouvait rien faire en réalité, vous voyez, on était coincés quand on nous a proposé ces visas, c’est difficile de s’en aller quand on tant d’engagements et de responsabilités et le jour où la situation a empiré on avait plus aucune marge de manœuvre, ce que j’essaie de vous expliquer, c’est qu’avant je croyais au libre arbitre, si vous m’aviez posé la question avant que tout ça n’arrive, je vous aurais répondu que j’étais libre comme l’air, mais aujourd’hui je n’en suis plus aussi certaine, je doute qu’il existe un quelconque libre arbitre quand on est pris dans quelque chose d’aussi monstrueux, une chose en appelle une autre et, à la fin, cette horreur obéit à sa propre dynamique, on ne peut plus rien changer, maintenant, je me rends compte que ce que je prenais pour de la liberté n’était qu’une façon de se battre, la liberté on ne l’a jamais eue”.